Le sacre des générations

Amateurs éclairés, ils prennent la danse à bras-le-corps.

Tout a commencé par une annonce dans le quotidien « La Provence » : Thierry Thieû Niang cherche des seniors pour des ateliers sur la danse. Pour Niang et sa compagnie, ce qui devait n’être qu’un moment à partager va se transformer en aventure au long cours.

Et déboucher sur un ballet qui bouleverse le public ! Après des mois de répétitions, les anciens se prennent au jeu. Ils aiment le « Boléro » de Ravel et « Le sacre du printemps » de Stravinsky. Ce sera sur ce dernier que la création prend forme. « ... Du printemps ! » est présenté aux amis, à la famille. Le Festival d’Avignon en a vent. Tout va vite alors cet été 2011 avec deux représentations à guichets fermés, quinze minutes d’ovation. Et la rumeur qui parle de chef-d’œuvre. Sur scène, dans le sillage d’Alain, un amateur de marche et de danse, les seniors réunis entament une ronde durant les quarante minutes du « Sacre », entrent et sortent de scène.
« La marche c’est un bon paramètre de la lenteur ou de la vitesse », dit Thierry Thieû Niang. A ses yeux, elle raconte ce temps qui marque les corps. « Je pense à une spirale de danse plutôt qu’à un cercle. Pour l’infini, le vertige. »

Ces Marseillais amateurs, rejoints parfois par des seniors de Valence, nous entraînent dans cette course éperdue sans voyeurisme, sans misérabilisme. Sur ces visages, fatigués à la fin du spectacle, se lit une joie de vivre. Et de danser. Leur engagement est tel qu’ils en oublient tout. Thierry Thieû Niang raconte : « Souvent lorsque l’on a été seins nus dans un spectacle, on pense à un vêtement de rechange pour le final. A Avignon, j’ai été dépassé. J’avais deux des “mamies” qui se déshabillent pendant la représentation. Et pour les saluts elles sont venues seins nus sous les applaudissements de la foule ! » Il en rit encore. Patrice Chéreau a rejoint la « compagnie » pour y lire des passages des « Cahiers » de Nijinski qui chorégraphia « Le sacre » en 1913. Avant de sombrer dans la folie. Il se dit que Louis Garrel ou Jacques Gamblin seront en alternance de la partie. Ce « … Printemps » n’a pas fini de refleurir.

Philippe Noisette - Paris Match - 30 avril 2012

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