Ariane Ascaride : « Mon Avignon à moi »

Ariane Ascaride revient cette année à Avignon dans le Off pour jouer Touchée par les fées, un spectacle ébauché à Avignon en 2010, pour les Sujets à vif. Elle a accepté de nous parler de « son Avignon », du In au Off. C’était juste avant la tragédie survenue à Nice.

À Avignon, Ariane Ascaride a fait le voyage en sens inverse, commencé par le In, elle joue cette année Touchée par les fées, un beau spectacle dans lequel elle joue son propre rôle. Et il est beaucoup question du Festival d’Avignon, dans ce spectacle, puisqu’elle y raconte, entre autres, sa genèse.

"C’est ici, à Avignon, qu’est né le spectacle Touchée par les fées, en 2010, avec une commande pour les Sujets à Vif du Festival. J’étais très flattée. Et le spectacle a évolué, on en est à la quatrième version. Du coup ça me paraissait logique de venir le rejouer ici. C’était une manière de boucler la boucle".

Mais son histoire avec Avignon avait déjà commencé il y a bien longtemps.

La toute première fois

"Oulala" (Il rebondit ce "oulala" dans la bouche d’Ariane Ascaride). "C’était il y a longtemps. J’étais toute jeune je sortais à peine du conservatoire. Gabriel Garran m’avait invitée à Avignon pour jouer Vingt minutes avec un ange - Anecdotes provinciales d’Alexandre Vampilov. C’est un auteur qui est très peu joué en France. C’est dommage, il parle très bien de la fin de l’URSS. D’ailleurs il est mort noyé dans des circonstances étranges".

"La petite forme"

"Et puis je suis revenue il y a six ans, invitée par le festival pour y faire Un sujet à vif. Le festival m’a demandé de faire une « petite forme » avec le rôle de mes rêves. Je leur ai dit que mon rêve, c’était de voler. Là ils étaient peu paniqués. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas les infrastructures. Alors ils m’ont présenté Thierry Thieû Niang. Et à cause des circonstances, j’avais perdu ma mère une semaine avant le début des Sujets à vif, c’est là que s’est scellée cette amitié. Et je leur ai fait Puck, l’elfe du Songe d’une nuit d’été, de Shakespeare".

"Select !"

"Le festival, j’y viens tous les ans au moins une fois. Mais ça me fait un peu peur. Toute cette foule, toute cette concentration. Il y a du monde. Et puis je dois avouer que je suis une nostalgique de Jean Vilar. Je trouve ça très bien que le festival évolue, mais j’ai quand même un petit truc avec ça. Alors je viens de Marseille avec ma voiture, et le soir je rentre. Je ne reste pas. Je ne suis pas… Comment dire… « mondaine », vous voyez. Avec notre métier, on en fait beaucoup des festivals. Et moi j’aime faire mon métier, mais ce langage-là je ne l’ai pas. Je n’ai aucun art de la représentation de l’acteur. Et je n’ai pas de temps pour ça. Je préfère faire autre chose".

Dans le spectacle, Ariane Ascaride se moque un peu : "Je ne dirais pas que c’est snob, mais il y avait un mot autrefois, comment on disait déjà ? Ah oui, on disait « select »." Elle prend la pose et l’accent un peu pointu pour imiter ceux du festival.

"Aujourd’hui, il faut que j’aille voir la ministre"

"Là, comme je joue, je ne peux pas rentrer à Marseille. Mais je ne reste pas après le spectacle. Il faut dire aussi que ça me fatigue pas mal. J’ai une petite maison sur l’Île de la Barthelas, de l’autre côté du pont. Alors je viens en vélo, je joue, et ensuite je rentre. Sauf aujourd’hui il faut que j’aille voir la ministre ! Et Beh oui ! Je viens d’avoir la Légion d’Honneur (elle sourit comme une gamine fière de son coup). Je viens de l’apprendre ! Si ma mère était encore là, elle pleurerait, ça c’est sûr. Et mon père ? Il me dirait : « Prends là ! Mais c’est de la connerie ».

Maintenant que le spectacle commence à être un peu rodé, je resterai peut-être un peu le soir, pour aller voir des spectacles. J’aimerais bien aller voir le celui de Jean-Claude Grimbert, c’est un ami, et ça se joue ici !".

Jean Vilar

"J’aime vraiment Jean Vilar. Je relis régulièrement ses écrits. Et surtout ses carnets. Sa vie, tout ce qu’il a fait est tellement important. Cela me réconforte".

Laurence Houot - Culturebox - 16 juillet 2016 / Photo Laurence Houot

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