« Père et fils » sur Arte, de corps et de cœur

Sélection. Ce mardi 26 janvier, Arte diffuse en direct « Père et fils », un spectacle musical qui réunit les ténors Christoph et Julian Prégardien, l’orchestre de chambre de Paris ainsi que les danseurs Thierry Thieû Niang et Jonas Dô Hùu.

C’est une relation fondatrice de l’humanité : à la fois immuable et traversée de multiples turbulences. Au-delà des liens du sang, quelle est cette force qui relie un père à son fils ? Sous la direction de Lars Vogt, l’orchestre de chambre de Paris explore les strates mystérieuses de cette filiation avec les ténors Christoph et Julian Prégardien, père et fils dans la vie, dans un programme principalement composé de lieders de Beethoven et de Schubert. Le concert sera retransmis en direct depuis l’auditorium de la cité de la musique ce mardi 26 janvier sur le site www.arte.tv puis la captation restera disponible en replay pendant trois mois.

Ce Père et Fils va bien au-delà du simple récital, offrant un spectacle autant pour l’œil que pour l’oreille. Le chant s’incarne avec grâce dans le corps des chanteurs mais aussi de leurs doubles dansants : le chorégraphe Thierry Thieû Niang, qui signe également la mise en espace du spectacle, et le jeune danseur Jonas Dô Hùu. Ils apparaissent aux premiers instants, sur l’Ouverture de Prométhée de Beethoven, se faisant face de part et d’autre de la scène – en hauteur depuis les corbeilles latérales — pour une délicate danse en clair-obscur sculptée par le ballet des lampes de poche qu’ils tiennent à la main. En contrebas, Julian Prégardien - le fils- ouvre la ronde des lieders avec Prométheus D674, composé par Franz Schubert en 1850 et arrangé par Max Reger en 1914. Son père le suit sur une partition de Schubert puis les deux Ténors se retrouvent sur Der Vater mit dem Kind D906, toujours de Schubert.

- Dialogue subtil entre générations

Tout, dans leur interprétation commune, raconte la complexité de cette relation père/fils, qu’ils jouent sur scène et vivent dans l’intimité. Le timbre de leurs voix, façonné à divers degrés par le nombre des années de chacun, leurs regards, le dialogue muet de leurs corps pleinement engagés dans la confrontation. Devant l’orchestre, la danse aussi mène subtilement cette conversation entre les générations : les corps des deux danseurs déploient chacun la grâce de leur âge, dans la finesse du mouvement pour l’un et l’explosion réprimée du hip-hop pour le second.

La palette de leurs gestes, comme les voix mêlées des chanteurs, donne à voir et à ressentir la profondeur de ce lien protéiforme : l’attachement, le conflit et cet instinct de protection qui, un beau jour, change de côté. Le père qui porte longtemps l’enfant est bientôt soutenu par celui-ci. Une inversion inhérente au cycle de la vie qui trouve ici son illustration sur le fil d’une émotion décuplée par la beauté de la musique.

Marie-Valentine Chaudon - La Croix - 26 janvier 2021

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