Remis debout

Avant-portrait > Thierry Thieû Niang

Le danseur et chorégraphe Thierry Thieû Niang se livre à un pas de deux avec Marie Desplechin parmi les enfants autistes.

« Les livres nous étreignent, nous parlent, réveillent une blessure ou nous remettent en joie », affirme Thierry Thieû Niang. Aussi tiennent-ils une place essentielle dans sa vie d’homme et d’artiste. Une passion transmise par son père, bibliothécaire. L’identité métissée de Thierry Thieû Niang vient d’Alsace, du Sénégal et du Vietnam. « J’ai le monde en moi. » Une composition plurielle, qu’il a apprivoisée en élucidant les non-dits familiaux. « L’écriture établit un passage, un pont, un chemin. Tout comme la danse, elle m’aide à guérir ou à survivre. L’une et l’autre m’ouvrent au monde du dehors et du dedans. » Thierry Thieû Niang se perçoit comme « un poète du mouvement ». D’une grande douceur et d’une grande sensibilité, il prend le temps de se confier sans retenue et de raconter son inhabituel parcours. A 18 ans, alors étudiant en éducation et psychologie, il suit des ateliers de danse contemporaine. Il devient instituteur et éducateur à Strasbourg mais démissionne en 1990 pour se consacrer entièrement à son art. « Le corps est un outil et un pinceau », mais il a besoin de se nourrir de théâtre, de musique ou de littérature.

Thierry Thieû Niang est un homme rare et généreux. Qu’il travaille avec des célébrités (Patrice Chéreau, Anne Alvaro, Linda Lê) ou des anonymes, il donne tout. Il se nourrit des émotions, qu’il transforme en danse. Il aime se frotter « aux corps empêchés », entravés par la maladie, la vieillesse ou les coups de la vie. « Comment trouver une langue universelle qui exprime nos voix intérieures ? » Un questionnement qui l’habite lorsqu’il est confronté à des personnes âgées, des détenus ou des migrants mineurs venus de Syrie, d’Égypte ou de Guinée.

Renaissance

Dans son dernier projet, il s’immerge dans l’univers des enfants autistes, grâce à Marie Desplechin, amie de longue date. Le livre s’ouvre sur ses mots à elle, ceux d’une mère impuissante qui rend visite à son fils dans un centre spécialisé. Leurs deux regards se posent sur ces enfants emmurés, qui semblent vouloir sortir de leurs corps. « Leurs gestes chaotiques deviennent poétiques. » Si Marie Desplechin se trouve à ce moment dans une impasse d’écriture, Thierry Thieû Niang, lui, va trouver dans les mots une renaissance inespérée. « Marie est une fée, qui m’a encouragé à écrire cette résurrection. » Car le danseur écrivain raconte que « ces êtres dits anormaux » l’ont sauvé d’un terrible chagrin d’amour. « L’existence nous avait mis à genoux, or la danse nous a remis debout. Tout être vivant est un être dansant. »

Kerenn Elkaïm - Livres Hebdo - 13 avril 2018 - Photo Vincent Josse

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